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École à la maison

L'école à la maison - un phénomène en croissance

École à la maison Trouble du spectre de l'autisme TSALe début de l’année scolaire est entamé et plusieurs parents, en quête de ce qu’il y a de meilleur pour leurs enfants se questionnent sur les options qui s’offrent à eux. Elle est déjà loin derrière nous l’époque ou l’école de quartier était l’option unique. Aujourd’hui, les parents peuvent faire le choix entre : le public, le privé, l’alternatif, l’internationale, les écoles avec des options de programmes pour tous les talents ainsi que le choix de différentes écoles spécialisées. Il y en a pour les intérêts et les défis de chacun !

Toutefois, Il existe une option peu connue et qui vaut la peine d’être évaluée et examinée. Cette option s’applique que nous ayons ou non des enfants à besoins particuliers : il s’agit de l’éducation à domicile.

Si de faire l'école à la maison reste encore un phénomène plutôt marginal, il devient de plus en plus populaire. Plusieurs parents font le choix de cette option pour leurs enfants et on estime qu’environ 10 000 jeunes au Québec, 20 000 en Ontario et 40 000 en France sont scolarisés à domicile.

 

Aspect légal au Québec
Pourquoi les parents choisissent-ils ce mode de vie
Quelques éléments à considérer
Et la socialisation dans tout ça
Donner le meilleur à son enfant
Projet de loi no 144
Règlement sur l'enseignement à la maison
Avis relatif à l'école à la maison
Guide proposant de bonnes pratiques en matière d'enseignement à la maison
Programme de formation de l'école québécoise

 Aspect légal au Québec

La loi au Québec exige que tous les enfants reçoivent une éducation. Mais attention, ce n’est pas l’école qui est obligatoire, c’est l’éducation. L’école n’est pas l’unique moyen d’y parvenir, car c’est un établissement d’enseignement. Cette nuance est importante à comprendre, car certaines commissions scolaires et dans la croyance populaire, on essaie de faire croire le contraire. Les parents sont les premiers responsables de leurs enfants selon le Code civil et la Loi sur l’instruction publique stipule « qu’est dispensé de l’obligation de fréquenter une école l’enfant qui reçoit à la maison un enseignement et y vit une expérience éducative qui… sont équivalents à ce qui est dispensé ou vécu à l’école. »

Certaines commissions scolaires, plutôt que de travailler en collaboration avec les parents, menacent de dénoncer à la DPJ la famille qui fait ce choix. Si votre commission scolaire vous fait un tel affront, rappelez-vous que le dialogue est la meilleure voie pour tous les parties et qu’il faut garder des communications écrites.

Il est important de réaliser que la majorité des parents qui choisissent l’éducation à domicile doivent faire des sacrifices considérables et donc, ont les intérêts de leurs enfants en haute considération. Si vous faites ce choix, connaissez vos droits et sachez que dans la grande majorité des cas, la DPJ ferme aussitôt le dossier et ne peut retenir la plainte puisque les parents respectent la loi sur l’instruction publique.

N’oublions pas que les commissaires des commissions scolaires sont des élus et ils sont d’abord et avant tout à notre service. Ils sont là pour offrir des services à la population et doivent travailler dans l’intérêt supérieur des élèves et des parents de leur communauté. Si la réputation de la commission scolaire est celle d’une institution qui manque d’ouverture et qui exige des choses qui nuisent au développement de l’enfant ou engendre un stress inutile à la famille, il ne faut pas reculer, vous avez le droit de choisir cette option.

Il est parfaitement légal de choisir la forme d’éducation qu’on souhaite dispenser à ses enfants qu'elle soit publique, privée, alternative, internationale, ou maison ! Dans le cas de l’école à la maison, on peut suivre le programme du ministère et acheter les manuels recommandés par la commission scolaire, ou personnaliser soi-même le programme qui convient le mieux à nos enfants.

Certains parents optent même pour la « déscolarisation », qui consiste à ne créer aucun horaire ou programme précis, mais à utiliser chaque question de l’enfant (ainsi que les événements de la vie quotidienne) pour qu’il apprenne ce qui l’intéresse vraiment. Cette méthode ressemble un peu au modèle Waldorf issu d’Allemagne. 

Quoi qu’il en soit, l’objectif ultime que nous avons pour les enfants de notre société consiste avant tout à amener nos jeunes à être de bons citoyens, qui se comportent de façon responsable et positive. Nous voulons qu’ils contribuent à l’essor de la communauté dans son ensemble et qu’ils demeurent curieux et désireux d’apprendre de façon constante afin de développer la polyvalence et l’autonomie. Se sont de grands défis auxquels se consacrent plusieurs. Enseignants, éducateurs et parents travaillent de concert pour atteindre ces buts et bien d’autres. Nous sommes désireux de les voir lire, réfléchir, interagir, écrire, s’exprimer, compter, estimer, évaluer, user de sens critique, porter un jugement éclairé sur l’information reçue, enrichir leur vocabulaire, développer des connaissances générales, etc… Nous avons tous cela à cœur et il est important d’encourager tous ceux qui poursuivent ces objectifs.

 Pourquoi les parents choisissent-ils ce mode de vie

Les raisons qui poussent les parents à opter pour l’école à la maison sont nombreuses.

  • Permettre aux jeunes d’évoluer à leur rythme : les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage, qui ont des besoins particuliers ou ceux qui vont plus vite que leurs pairs peuvent souvent développer un manque d’intérêt pour l’école en grand groupe. De plus, lorsque l’enfant a de l’intérêt pour un sujet, la matière peut facilement être bonifiée et enrichie plutôt que de faire un survol du sujet. C’est un avantage considérable lorsqu’on connait le taux de décrochage au Québec. « Selon un récent rapport du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec, 25 % des jeunes Québécois ne complètent pas leurs études secondaires avant 20 ans. Ceci a de graves conséquences sur leur avenir et leur qualité de vie. »

  • Enseigner des valeurs morales et idéologiques. Il arrive parfois que la discipline et la gestion des comportements dans une classe ne permettent pas aux professeurs d’avoir le temps d’enseigner des aptitudes sociales et des valeurs qui vont orienter les actions des individus. Les coupes budgétaires sont également des entraves à l’enseignement de valeurs morales et d’aptitudes sociales. Le temps étant compté et les ressources diminuées, l’enseignant doit mettre plus de temps sur les matières de base et sur la discipline punitive. Les enseignants peuvent manquer de temps pour enseigner le savoir-faire dans la gestion comportementale. Le parent peut faire ces enseignements en 1 pour 1 et de manière individualisée en faisant l’école à la maison.

  • L’éloignement en région rurale : les parents préfèrent faire l’école à la maison plutôt que d’envoyer leur enfant tous les jours en autobus pour 1 heure ou plus.

  • Maladie ou incapacité physique : dans les cas de jeunes qui ont du mal à se déplacer, provisoirement ou pas, cette option peut être intéressante.

  • Manque de temps parce que les jeunes pratiquent des arts de façon spécialisée. Comme l’enseignement à la maison permet d’assimiler beaucoup plus rapidement les matières enseignées, ça laisse du temps pour le reste. Il existe très peu d’écoles à vocation qui permettent aux élèves d’avancer à leurs rythmes pour permettre de pratiquer des talents de comédiens, d’acteurs, de musiciens, de sportifs ou d’autres disciplines semi-professionnelles.

  • Mauvaises expériences : les parents d’enfants ou les enfants qui ont vécu beaucoup d’intimidation ou connu des conflits sous différentes formes au sein du milieu scolaire trainent parfois des dommages. Pour éviter le décrochage, vaut mieux les retirer parfois. Le parent doit, entre autre, évaluer les risques pour son enfant, afin d’éviter certains drames dont nous entendons parler régulièrement dans les médias.

  • Mode de vie nomade : certains parents voyagent constamment à cause de leur travail ou pour d’autres raisons. Ils veulent conserver leurs relations familiales et choisissent pour cette raison de dispenser de l’éducation de leurs enfants. 

 Quelques éléments à considérer

Bien sûr, rien n’est jamais tout rose! Il y a aussi des contraintes et des points négatifs lorsqu’on adopte ce mode de vie alternatif. Voici les inconvénients qui sont le plus fréquemment cités par les parents éducateurs :

  • Les contraintes financières : Bien souvent, il n’y a qu’un seul salaire qui rentre. Certains parents travaillent à temps partiel ou travaillent à leur compte. D’autres travaillent à temps plein mais ont des horaires atypiques. L’école maison permet cette liberté, mais demande un ajustement car, les apprentissages se font en fin d’après-midi, durant les journées de congé et pendant l’été plutôt que selon le cursus scolaire. 

  • L’organisation que cela demande : Il faut savoir organiser son temps : planifier les leçons hebdomadaires, les chicanes, la vie familiale, les tâches ménagères et les autres activités. En vivant dans la maison avec les enfants, elle risque d’être moins ordonnée et les enfants risquent de se chamailler plus souvent s’il n’y a pas un fonctionnement qui favorise la collaboration. Le parent ne peut pas tout faire! Attention à la fatigue et à l’épuisement. 

  • Il n’y a jamais de pauses réelles et le parent reste dans le mode enseignement. À la longue, c’est beaucoup moins exigeant car viser l’autonomie, c’est un objectif important de l’école maison. On ne doit pas rester à leurs côtés constamment, mais au début, quand ils apprennent à lire par exemple et qu’on doit leur apprendre des méthodes de travail, ça demande beaucoup de temps.

  • Le jugement extérieur négatif cause souvent de nombreuses incompréhensions, voire des ruptures avec la famille et les proches. Si vous n’êtes pas appuyé dans votre démarche, dites-vous que les conflits sont inévitables et vous ne ferez jamais l’unanimité. Prenez le temps de bien présenter votre option et votre réflexion. Si votre entourage refuse de vous accepter, respectez-les et demandez-leur de vous respecter également.

  • Il est parfois difficile pour un parent de réaliser que notre enfant ne comprend pas ce qu’on lui explique. Les émotions engendrent parfois un comportement malsain. Face aux performances de leur enfant, les parents se culpabilisent en mettant le poids de la réussite scolaire sur leurs épaules. Il est bon de se remettre en question ou de remettre en question nos méthodes, mais n’oublions pas que le jeune a également son rôle à jouer dans son cheminement académique.

  • L’isolement social : Si le parent n’organise pas d’activités ou ne fait pas partie d’un regroupement pour parents éducateurs, il est possible que la famille vive en ermite. Si le parent n’a pas de rencontres avec d’autres adultes, il peut tomber dans le piège de l’éducation centrée sur les enfants. Les enfants ne doivent pas s’imaginer que vous êtes à leur service et que vous n’avez pas d’autres activités en dehors d’eux. L’enfant aussi doit vivre des interactions à l’extérieur du cocon familial. Les scouts, les jeannettes, les camps, les sports d’équipe, les clubs, les activités du regroupement de parents, etc. amènent un éventail très large de possibilités pour socialiser. Il faut évaluer sa personnalité et celle de nos enfants pour ne pas tomber dans la spirale de la solitude.

  • Les coûts reliés à l’achat de matériel didactique. Les livres pour chaque matière et pour chaque enfant sont élevés, car ils sont achetés à l’unité. Les nombreuses ressources sur internet peuvent aider à combler.

 Et la socialisation dans tout ça

Une crainte fréquente lorsqu'on aborde le sujet de la scolarisation à la maison est celle de la socialisation. Mais que signifie le terme « socialisation » ?

La socialisation est le processus au cours duquel un individu apprend et intériorise les normes et les valeurs tout au long de sa vie, dans la société à laquelle il appartient, et construit son identité sociale.

Plusieurs spécialistes considèrent l'interaction entre pairs, qui pour une certaine tranche d'âge se concentre généralement à l'école, comme une composante essentielle de ce type de socialisation. Cependant, les recherches démontrent que les enfants scolarisés à la maison peuvent être bien socialisés, socialisent aussi bien et parfois même mieux que d'autres enfants qui suivent une scolarité typique. En effet, ces enfants ont généralement accès à de nombreuses activités où ils peuvent faire l'expérience d'une vie sociale positive.

 Donner le meilleur à son enfant

L’éducation parentale est une aventure comportant plusieurs étapes. À chacune de ces étapes, nos enfants nous procurent joies, rires, fiertés, soucis, déception, défis, etc… Comme parent, nous faisons de notre mieux pour donner ce qu’il y a de meilleur à nos enfants. Quel que soit le milieu éducatif dans lequel votre enfant progresse, il y aura toujours de bons et de moins bons côtés. Peu importe le modèle, nous voulons d’un enfant capable de juger de ses choix et des répercussions de ses actes. Ces éléments permettent de construire un individu qui aide au bien-être commun. À nous d’évaluer nos options, pour faire de l’expérience pédagogique quelque chose de positif!

Projet de loi no 144

Le 9 novembre 2017 était adopté et sanctionné le projet de loi no 144 intitulé Loi modifiant la Loi sur l’instruction publique et d’autres dispositions législatives concernant principalement la gratuité des services éducatifs et l’obligation de fréquentation scolaire (2017, chapitre 23).

Le projet de loi no 144 a principalement pour but d’accroître la portée du droit à la gratuité des services éducatifs et de renforcer les mesures visant le respect de l’obligation de fréquentation scolaire.

Le projet de loi no 144 prévoit diverses modifications à la Loi sur l’instruction publique (RLRQ, chapitre I-13.3) et précise entre autres certaines dispositions relatives à la situation de l’enfant dispensé de l’obligation de fréquenter une école au motif qu’il reçoit à la maison un enseignement approprié. Elle établit les conditions afférentes à une telle dispense ainsi que le devoir du gouvernement de déterminer les normes réglementaires applicables en matière d’enseignement à la maison.

Règlement sur l’enseignement à la maison

Le Règlement sur l’enseignement à la maison (RLRQ, chapitre I-13.3, art. 15, 1er al., paragr. 4, et art. 448.1) a été édicté et publié à la Gazette officielle du Québec le 13 juin 2018.

Le Règlement sur l’enseignement à la maison détermine certaines conditions et modalités à respecter pour qu’un enfant soit dispensé de l’obligation de fréquenter une école aux fins d’enseignement à la maison. Le Règlement prévoit également les modalités du suivi que le ministre doit assurer à l’égard de cet enseignement ainsi que les modalités du soutien que la commission scolaire compétente doit offrir à l’enfant.

Le Règlement sur l’enseignement à la maison est entré en vigueur le 1er juillet 2018.

Avis relatif à l'école à la maison

Les parents qui choisissent l’enseignement à la maison pour leur enfant doivent transmettre un avis écrit au ministre et à la commission scolaire compétente au plus tard le 1er juillet de chaque année (au plus tard le 1er septembre 2019 pour l’année scolaire 2019-2020).

Dans le cas où l’enfant cesse de fréquenter un établissement d’enseignement au cours d’une année scolaire, l’avis doit être transmis dans les dix jours de la date de cette cessation.

Le Ministère rend disponible un formulaire que les parents peuvent utiliser aux fins de l’avis.

Guide proposant une bonnes pratiques en matière d’enseignement à la maison

La Loi sur l’instruction publique prévoit que le ministre élabore à l’intention des commissions scolaires et des parents un guide proposant de bonnes pratiques en matière d’enseignement à la maison.

Ce guide est actuellement en élaboration. Le projet de loi no 144 prévoit que le premier guide doit être diffusé par le ministre au plus tard le 1er juillet 2019.

Programme de formation de l'école québécoise

Le Programme de formation de l’école québécoise contient un ensemble structuré d’éléments qui permettent la réalisation du projet éducatif qu’il présente. Ses composantes sont ancrées dans les réalités culturelles, économiques, géographiques, historiques, sociales et politiques du Québec contemporain.

Le Programme de formation constitue un repère commun à l’ensemble des acteurs scolaires et sociaux. Il s’agit d’un outil du quotidien pour l’enseignant et d’une référence incontournable pour la direction de l’école, l’ensemble du personnel, les membres du conseil d’établissement ainsi que les parents. Sa mise en œuvre repose sur le développement de compétences, c’est-à-dire sur l’acquisition et la mobilisation, par les élèves, de ressources au nombre desquelles se trouvent un ensemble de connaissances admises et partagées.

Pour en apprendre davantage, veuillez consulter le site Éducation et Enseignement supérieur Québec au lien suivant :

www.education.gouv.qc.ca/enseignants/pfeq/

Quelques liens

Sources

Enseignement à la maison, Éducation et Enseignement supérieur Québec <http://www.education.gouv.qc.ca/commissions-scolaires/aide-et-soutien/enseignement-a-la-maison/>

Programme de formation de l'école québécoise, Éducation et Enseignement supérieur Québec <http://www.education.gouv.qc.ca/enseignants/pfeq/>

Association québécoise pour l'éducation à domicile, <https://www.aqed.qc.ca/fr/pour-debuter/legal>

Association juridique canadienne pour l’école-maison (HSLDA), <https://hslda.ca/fr/>

Recherche et rédaction : Carline Mervilus - Coordinnatrice au soutien pédagogique CFGA
Recherche et rédaction : Aube Labbé
Dernière mise à jour : 05/04/2019 12:47 PM

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